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    Nucléaire, OGM, déchets, biodiversité
    Environnement en danger
    En Touraine et partout

     
    Dominique Boutin, membre de notre collectif, est un écologiste de la première heure qui a exercé les mandats de conseiller municipal et régional Vert de Tours. En illustrant son propos d’exemples en Touraine, il fait ici le point sur des gros dangers qui pèsent sur notre environnement. On comprend que son analyse économique l’a amené à s’opposer à la Constitution européenne il y a deux ans et à maintenant soutenir la candidature de José Bové.

    5 DOSSIERS IMPORTANTS : Le nucléaire, les déchets, les OGM, la biodiversité, les routes, il y en aurait bien d’autres mais on verra par la suite !

    1) Le Nucléaire : en sortir vite

    • pas besoin à ce niveau, on peut réduire d’un tiers sans problème majeur
    • donc surtout pas besoin de l’EPR, cher, inutile et très dangereux d’où le besoin de renforcer la sécurité, d’où sa cherté… Tellement difficile à mettre en œuvre qu’AREVA (on ne va pas pleurer !) est en difficulté financière sur ce projet en Finlande ! Mais chez nous ça se traduit par un chèque de l’Etat (c’est à dire : nos impôts !) de 3,3 milliards d’€ à EDF ! Ca suffit largement pour être contre !
    • Le nucléaire civil ne se distingue pas du militaire, créés simultanément non par hasard, la seule façon d’équilibrer est de se tenir par la barbichette ! Nous n’avons pas peur de parler de lobby !
    • Ainsi, c’est un autre chèque d’environ 3 Milliards d’€ qui aura été versé au crédit de la "Défonce" nationale fin décembre pour la construction de 6 bélugas (et non barracudas comme le dit OB !) des sous-marins nucléaires d’attaque ’(contre qui ?). En fait, il faut assurer quelques revenus aux fabricants d’armes quoi qu’il arrive !
    • Le nucléaire c’est crade ! On connaît les chiffres des retombées, tant pour les essais aériens d’explosion (soutenir les militaires qui ont été irradiés !) que par Tchernobyl, dont les populations deviennent de plus en plus malades (transferts dans les sols et les aliments, et accumulations dans les organismes ). Les enfants sont les plus touchés car évidemment plus sensibles mais aussi parce que les parents sont eux-mêmes atteints.
    • Mais ne pas croire que chez nous c’est propre ! Les chiffres mesurés dans la Loire en aval d’Avoine sont "officiellement " de 49 becquerels par litre ! le rejet de ce seul site, à lui seul est supérieur à la somme des trois autres centrales sur le fleuve !
    • Parlons d’Avoine où les effets de la privatisation n’ont pas tardé à se faire sentir !
      • 2% de personnel en moins en 2006 : presque rien, pour le directeur !
      • Qui ose quand même avouer que cette année est exécrable : 49 incidents, certes mineurs, mais en augmentation très sensible. Ceci aura entraîné une surcharge de travail pour les équipes (en réduction !) et un accroissement de stress : on ne travaille pas dans la dentelle ici !
      • A tel point qu’il faut enregistrer 3 suicides depuis juillet 2006. Certes la centrale n’en retient qu’un à son compte (minute de silence il y a un mois !) parce que c’était bien l’un des leurs, irréprochable !
      • Le procès d’un fils de suicidé devrait aussi éclairer sur l’ambiance qui règne là-bas !
      • Mais ce n’est pas tout "ATOMIC PARK" cet excellent ouvrage c’est chez nous qu’il a été écrit, notamment par le CHS CT. Qui enfin est un peu moins muet vis à vis de l’extérieur. Parce qu’il ne faudra pas oublier que la CGT/PC est sorti depuis peu d’un soutien nucléaire inconditionnel !

      Bref, on peut développer à l’envie le DENI DEMOCRATIQUE de cette filière énergétique (60% des français sont contre). C’est comme d’habitude : Cf. OGM et Constitution européenne. Nos grands seigneurs se moquent bien de l’avis du peuple ! On pourrait aussi insister sur la contradiction formelle entre la loi sur la transparence du nucléaire qui a été voté en novembre (et qui permet à certain de parler démocratie !) et le classement top secret-défense de pans entiers du dossier, sous prétexte de terrorisme !

      SORTIR DU NUCLEAIRE C’EST AUSSI AVOIR TOUTE UNE VOLONTE D’ENTRER DANS UNE LARGE REFLEXION SUR L’ENERGIE QUE LE GOUVERNEMENT SORTANT A CAROTTE, AU PRINTEMPS DERNIER.

      Pour nous cela pourrait dire qu’il faut s’exercer dés à présent à une décroissance active de nos consommations.

      • 1/3 de réduction. C’est possible, il est dommage que l’ancien président de l’Adème, placé par Voynet dans le gouvernement gauche plurielle, et qui avait élaboré un de ces schémas n’ait pu le mettre à l’œuvre !
      • 1/3 énergies renouvelables, multifilières et surtout indépendance citoyenne. Or les grands lobbies ont déjà enfourché les nouvelles politiques, des filières énergétiques qu’ils ont combattu pendant des décennies. Là on pourrait parler de vrais retards (alors qu’on le déplore tant pour les OGM !). La biomasse pour la Région Centre est le premier gisement : plus de 1 000 emplois pourrait être organisé très rapidement sur le bois, qui est la seule grande ressource durable !
      • 1/3 les énergies conventionnelles en attendant de nouvelles évolutions qu’on ne voit pas poindre réellement !

      Quelques fausse pistes néanmoins, mais qui ont cours dans les environs. Les agrocarburants (qui n’ont évidemment rien de bio !). Au mieux pour que la filière franco-française soit jouable, il faut convertir 16% du territoire. Le rendement énergétique n’est vraiment pas bon (ce qu’il faut pour fabriquer sur ce que ça rapporte en terme énergétique). Pendant ce temps, 2 séries d’années, 2002 et 2006, ont vu la récolte mondiale de céréales déficitaire par rapport aux besoins des populations. Nous n’avons actuellement que 50 jours de réserves mondiales, contre 65 en 2006. Or la France est un des premiers pays exportateurs : quelle responsabilité si on détourne une partie des productions vers nos voitures ?

      Certes, cette vision est simpliste mais politiquement ENORME, car comme pour les OGM, on voit les lobbies fonctionner à une vitesse grand V, dés qu’il s’agit de ratisser. Pour preuve de tout cela le prix du blé ne cesse de monter cet hiver : et quels sont les pays qui pourront se payer des céréales chères ?

    2) Les OGM

    Ce suje est tout aussi opaque et exactement de même nature que le nucléaire : culture du secret contre une grande majorité de français opposés à cette filière.

    • On n’en a pas besoin, les OGM, au mieux, seraient de nature à répondre à des besoins de grandes firmes internationales (ce que nous ne voulons pas !) pour des besoins énergétiques, par exemple ! (Cf. ce chapitre !)
    • Mais c’est une dépendance complète des agriculteurs qui se lancent là dedans car ils ne peuvent pas ressemer les grains ainsi produits. A supposer qu’ils y arrivent, ils perdent leur procès, car le Brevet appartient à la firme, sous prétexte que la graine n’existe pas dans la nature et quel est le produit d’une industrie ! Socialement insoutenable !
    • Les OGM n’ont pas fait la preuve de leur innocuité : plusieurs soupçons, (pour ne pas dire plus !) sont dénoncés. Mais il en faut plus pour les promoteurs pour arrêter la dissémination !
    • L’Europe n’est pas claire là-dessus. Dernièrement elle vient d’infliger à la France une obligation de laisser libre cours à des cultures sous peine d’amende (ridicule au regard de l’enjeu !). Donc la France pré électorale s’est empressée d’obtempérer, car les dates de semis approchaient : ce qui signifie que les commandes étaient bien passées dans les lobbies agricoles ! A titre de comparaisons, la France paye des amendes quotidiennes pour ne pas appliquer d’autres directives environnementales (chasse, Natura, etc )

    Mais les OGM, c’est encore un jeu de duperie démocratique où la loi est faite par les grands groupes et non par les politiques ou alors c’est que la connivence est telle qu’on a bien raison de les virer !

    Ce que nous vivons actuellement est quand même un peu le résultat du faux moratoire accepté par la gauche plurielle en 98. Pour votre gouverne, nous avons au PS tourangeau, un des plus grands promoteurs des OGM : un ancien de chez Nestlé-La Riche ! L’INRA de Nouzilly est plus circonspect !

    3) Les déchets

    Voilà un sujet qui concerne tout un chacun !

    Ce qu’on oublie de dire, c’est que tout ce que vous jetez, vous l’avez payé au prix fort auparavant : le groupe des "emballeurs" est le troisième secteur coté en bourse. Vous ne pensez donc pas qu’on va se précipiter, y compris politiquement, pour réduire la poubelle et nos consommations voire nos gaspillages (produit "tout jetable" !).

    Qui est le plus taxé là dessus, au moins proportionnellement, c’est le petit consommateur. Un test local a été effectué à la sortie d’un Champion (qui a joué le jeu !) ce sont trois € sur un caddie de 26€ pour ce qui concerne uniquement les emballages de produits de première nécessité. L’enjeu est bien supérieur à celui de la TVA payée par les plus pauvres !

    Le résultat est un encombrement croissant de nos tas d’ordures : croissance de 2 à 3 % par an prévu sur le papier. Donc il faut éliminer ce tas et on propose de le brûler : en clair, on le disperse dans l’atmosphère car dans la nature rien ne se perd. On propose un tri de 25%, car on y est obligé par la loi, sinon .. Mais on ne se lance surtout pas dans la réduction à la source ce qui serait synonyme de décroissance et ça ne peut pas coller avec les bases de l’économie libérale.

    "Il faut travailler plus pour gagner plus d’argent et donc consommer plus et enrichir encore plus le capital qui nous produira encore plus de déchets, mais ce n’est pas grave car ce sont ces mêmes grands groupes (3en tout) qui construisent les incinérateurs."

    Ne croyons pas que le PS (voire la Gauche Plurielle !) est innocent dans cette affaire : à la commission de l’environnement de ce parti, siège une connaissance qui émarge à ONYX énergie ! Pendant que Voynet était aux affaires, son président de l’Adème n’a pas freiné cette filière alors qu’elle en avait les moyens avec la loi Lepage. Pire encore il aura fallu attendre le retour de la droite au pouvoir pour voir enfin fermer 1 incinérateur sur 2 en France ! L’exemple de Mamère dans cette bagarre, aura pesé lourd dans la balance !

    L’incinération c’est :

    • une destruction de matière, qui a été produite avec de l’énergie et du travail et des capitaux,
    • une dispersion dans l’atmosphère de GES (Gaz à effet de serre) notamment le Gaz carbonique (1 tonne pour une tonne de déchet, car le brûlage nécessite 2 atomes d’Oxygène pour un de Carbone.)
    • une pollution assez fatale car peu de machines sont vraiment au point et le coût d’entretien est assez élevé et mange les profits.
    • des déchets ultimes pour 15% de la masse de départ, mais nettement plus toxiques : coûts exorbitants de stockage sur le très long terme.
    • l’invitation à consommer toujours plus car il faut alimenter la bête !
    • etc.

    Le tri recyclage c’est :

    • de la valorisation matière, de la vraie économie,
    • de vrais emplois durables,
    • de la moindre pollution, de la moindre consommation d’énergie des moindres coûts sociaux et environnementaux qui ne se traduisent pas, hélas, faute d’investissements démocratiques, sur la redevance
    • certainement une saine décroissance

    4) La biodiversité

    A quoi peut bien servir dans une société industrielle la défense d’un insecte du fin fond de l’Amazonie qu’on ne connaît même pas ? Au-delà de l’aspect philosophique voire religieux du respect de la vie. Il est très instructif de savoir que si toutes les religions ne sont pas d’accord sur la place de l’homme dans la société, elles s’accordent TOUTES sur la préservation de la Nature, en général, et pour des raisons éthiques ! . Cependant cet état de chose ne peut exister que dans un soucis d’équilibre : un espace associé à un peuple, l’ensemble étant régulé par des usages locaux (écosystème social ). Il ne s’agit pas de nostalgie, il s’agit de science.

    Il n’y a que le libéralisme pour n’y voir qu’une source de profits potentiels, et à la rigueur, aussi, le matérialisme.

    Depuis le colonialisme, surtout, cet équilibre est largement rompu, car les peuples dominants ont "exploité" un bien local pour construire leurs propres richesses. Autrement dit, il y a transfert de bien et d’énergie, voire concentrations de richesses dans des lieux qui du coup accumulent ces biens et leurs nuisances (cf. tas de déchets). Le lieu surexploité est détérioré, puisque vidé de son énergie : rien ne se perd, rien ne se créée ! Tout se déplace !

    Alors la biodiversité là-dedans ? Eh bien ! Tout ce qui gène ce transfert libéral est de trop : les mauvaises herbes, les vermines, les parasites, et pourquoi pas les empêcheurs d’exploiter tout court. Combien de conflits planétaires sont issus de ce besoin d’accéder à des biens "rentables", "vendables", "marchandisables" dira-t-on aujourd’hui. On va donc supprimer ce qui gène. Et comme il n’y a pas derrière cette exploitation de soucis de la connaissance, on réduit le malfaisant et ce qu’il y a autour : dommage collatéral.

    L’exemple des pommes est typique : nous avions, sans doute une bonne centaine de variétés de fruit à notre disposition en Touraine, généreusement offerte par dame Nature. C’était bien trop pour le commerce "organisé", "référencé" par la grande distribution. Il fallait du calibre organisé et normé par la PAC. Idem pour les céréales. Il faut se battre, encore victorieusement en France, pour qu’un paysan puisse conserver sa semence d’une année sur l’autre, ce que la paysannerie faisait depuis des millénaires. Problème, où sont les profits et surtout qui en sont les bénéficiaires ?

    Transposons ce débat alimentaire à ce qui "ne sert à rien", les petites plantes et les animaux surtout quand ils sont qualifiés, encore, de " nuisibles". C’est négliger tout simplement le principe de l’écosystème, ce qui fait que tout se tient, tout est lié, ioniquement (atome et molécule) et organiquement (organisme complexe). Que l’on enlève un morceau et c’est tout l’édifice qui s’écroule : nous le vivons à grande échelle actuellement.

    Un seul bon exemple tourangeau suffira et qui sera compréhensible pour tout le monde, parce que si je commence à parler de l’outarde cannepetière dans une zone Natura, là il y a de quoi péter les plombs !

    Il y a une vingtaine d’années encore, le milieu viticole était à peu prés en équilibre. D’abord parce que les Français buvaient du vin et donc les paysans pouvaient vivre de leur production. Et puis vint Caca colla ! Les jeunes et les moins jeunes, appuyés en cela par la stupide loi EVIN (PS !), se ruèrent sur ces sodas porteurs d’obésité : intéressant cette addiction pour les commerçants ! La vigne souffrit ! Seule solution préconisée réduire les surfaces viticoles, les volumes de vins, faire de la qualité (bonne idée mais qui augmente sérieusement les charges ) et finalement ne permettre qu’aux riches de consommer du bon vin ! (socialement, doublement horrifique !). Mais ce n’est pas tout, finalement, pour produire moins, il ne fallait pas entretenir les sols sinon ils produisaient trop. Donc, pour réduire les coûts en même temps, on désherba avec vigueur. Faisant cela, on détruisait tout ce microcosmos qui fait la vie mais surtout qui organise la cohérence des sols par le biais de l’humus. Ce petit monde se déglingua si bien que nous en sommes aujourd’hui à ne rencontrer que par hasard, un ver de terre !

    Conclusions pour notre société : de l’érosion grandissante, des coulées de terrains, de la pollution des eaux par les herbicides, certes, mais aussi par tout ce qui est attaché aux particules de terre qui ne sont plus retenues. C’est aussi de l’accroissement des effets de crues, car les sols sont moins poreux. Alors notre technocratie a inventé des bassins dits "d’orage", réalisés avec nos sous sans régler vraiment le problème puisqu’on est à son aval, et tout ça parce qu’on se fout des vers de terre et d’espèces encore moins connues !

    Ne croyez pas que j’en veuille aux vignerons, bien au contraire je travaille avec eux tous les jours et ils sont bien conscients du désastre, mais comment faire quand vous vivez une société de m… qui ne comprend pas qu’il y a des millésimes, soit de bonnes et de mauvaises années, et que le fisc, lui, veut un peu plus d’argent tous les ans.

    Et puis l’exemple vigneron tourangeau peut largement se décliner. Dans les céréales où seul compte le rendement, d’où les excès en tout genre et l’irrigation, mieux aidée par la PAC que la mise à l’herbe d’un troupeau. Voir le site général pour décliner la question agricole !

    Revenons à notre soucis de biodiversité qui est celui de la vie, simplement pour montrer que tout se tient sur notre petit satellite. Ce que nos sols vivent ici, ils l’ont vécu ailleurs déjà. Pour illustrer, n’allons pas chercher quelques coins reculés d’Afrique, mais plutôt l’image bien connue des western. Imaginez ces beaux paysages désertiques dans lesquels les diligences font de la poussière. Et maintenant remémorez-vous l’étape d’avant, quand buffalo Bill, célèbre massacreur de bisons et d’amérindiens, courrait dans des prairies verdoyantes, au même endroit. Les Indiens avaient su, eux, conserver cet équilibre fragile. Les colons, en installant des " barbelés dans la prairie", s’accaparant les terres, les réduisirent à l’état de désert en un bon demi-siècle. (relire à l’Est d’Eden !).

    Pour conclure sur l’état désastreux de la considération de nos sociétés dites civilisées vis à vis des sols sachez que pour la Commission Internationale de suivi de la qualité des sols, la planète a perdu définitivement environ 30% des sols agricoles. 40% sont en piteux états, mais encore "sauvables" si on veut bien s’en donner les moyens, 30% sont en bon état, avec les limites que je vous ai données tout à l’heure, car la France dans ce tableau noir est plutôt bien notée !

    EN CONCLUSION, le LIBERALISME et sa petite sœur, LA SPECULATION, sont les ennemis jurés de la biodiversité, notre SURVIE !

    ARGUMENTAIRE ENVIRONNEMENT… suite et fin provisoire

    5) La circulation routière

    Excellent débat tourangeau du moment.

    Or donc, au vu des embouteillages, résultat d’une politique tout-bagnole et camion, l’Etat, dans sa grande omniscience, nous propose au DEBAT PUBLIC, sa solution. Il s’agirait, à l’horizon 2025, de porter l’espace routier entre Tours et Paris à l’équivalent d’une 10 X 10 voies. NON, vous ne rêvez pas ! Nous autres, persona grata (associatif agréé) invités à cette réunion, pensions tout d’abord que c’était un gag, une plaisanterie, de ces projets idiots concoctés par un fonctionnaire qui n’était pas surbooké (ça arrive dans les ministères, parfois !). Eh non c’est du sérieux, présenté sur du papier glacé, avec forces dessins, plusieurs variantes pour lesquelles il fallait se prononcer, parce que pour eux, ministère et élus, la chose était acquise, il ne restait plus qu’à approuver la meilleure solution au sein des différents projets proposés.

    Pour simplifier, il y aurait le renforcement de l’A10 (2x4 ou plus) la création de l’A10 bis (au moins 2x2 voies) la mise à 2x2 de la N10, avec déviation de tous les patelins et puis, par-ci par-là, des dédoublements de voiries (contournement du grand Orléans déjà bien entamé et qui fait sacrément du remous !).

    Chez nous, par exemple, c’est le soit-disant périphérique, voie en théorie urbaine, pour les habitants, mais qui par sa géographie et son organisation (2x2 sans échangeur ou presque ) est en définitive une véritable autoroute en ville (vallée de la Choisille et barreau Nord en projet qui pose déjà problème). Branchées sur des autoroutes, ces tronçons sont des aspirateurs à camions et trafic de transit. Le bon exemple est celui de l’Avenue du Danemark, à Tours nord. Voie de la ville de Tours, limitée à 50, et qui est emprunté par de nombreux camions en transit malgré l’A85 vers Angers et l’A28 vers Le Mans.

    Il n’y a aucune relation entre les besoins en croissance exponentielle et les constructions qui, pour ces messieurs, sont censés répondre à la demande. D’abord, parce que c’est l’anarchie dans le monde du transport : chacun fait ce qu’il veut, tant dans le sens du choix routier (GPS aidant) que dans le respect du droit aussi bien du code de la route que du droit du travail. Le libéralisme exige du flux tendu, plus d’agitation et de laisser faire. Par ailleurs ces modes de déplacement sont les plus capitalistiques qui soient : machines à "croissance"(vision CAC 40), pompe fiscale énorme, stock roulant qui évite les immobilisations.

    Il ne faut pas oublier que dans cette démesure nous sommes tous concerné par la "mobilité" voulue, désirée par tous, ce sentiment de liberté largement décliné dans la pub (mesurer la qualité des images proposées par une pub télé (puissance, confort, maîtrise, virilité, liberté, tout ce dont on nous prive dans notre quotidien mais même aussi parfois religiosité et reconnaissance du Moi, encore plus galvaudé dans notre société !).

    Il n’est pas besoin d’aller chercher bien loin les raisons du succès de l’automobile, des chevaux débridés sur les routes en contradiction avec les contraintes imposées par la sécurité et l’avenir énergétique : une fuite en avant bien orchestrée par la machine à fric libérale : ailleurs c’est tellement mieux, il faut y aller voir, consommer du Michelin (pourquoi un industriel s’est-il lancé dans la fabrication de cartes ?), consommer du Total (un sommet du CAC et de souillure de plage, mais qui sponsorise Nicolas Hulot, pour compenser, sans doute !) et consommer du Mac Drive au bord des routes, parce qu’il ne faut pas perdre de temps.

    José ne s’était pas trompé de cible à Millau, McDo n’est pas qu’un impérialisme US, qu’une expression de la Malbouffe, il y a bien un modèle de fastfoud qui stérilise toute forme de "libre consommé", une addiction au "prédigéré" qui séduit les estomacs par sa simplification, sa stérilisation tant des plats que des esprits.

    Retour à la route car enfin, à quoi sert le 4x4 sinon à frimer sur les trottoirs urbains et par des riches en plus, moi qui visite les campagnes je peux vous affirmer qu’il n’y a pas beaucoup de ces monstres dans les champs !

    Et nous n’aurons pas parler de pollution ! Même Chichi, au mieux de sa forme crie "au feu" mais aura largement alimenté le foyer !

    Evidemment, nous sommes aux antipodes du Développement Durable ! Il conviendra de redéfendre, par la suite le concept de Développement Soutenable (et non durable)

    • Le Pétrole touche à sa fin : selon les auteurs nous avons passé le pic de production ou allons le faire dans quelques temps. Les optimistes nous disent qu’on va trouver un carburant de substitution. Lequel ?
    • L’hydrogène ? qui n’est qu’une énergie secondaire qui sera produit à partir de quelle ressource primaire ? Le nucléaire sans doute, production déjà secondaire… Cela devient une histoire de shadock ! Il faut bien savoir que certain y pense on ne peut plus sérieusement !
    • Les agrocarburants, gag libéral encouragé par des affameurs : cf. plus avant !

    Non il n’y a pas vraiment de solutions si ce n’est le retour à une relocalisation des productions au plus prés des consommations. On y viendra de force, alors il faut s’y préparer. Penser globalement, agir localement.

    C’est la limitation des déplacements des biens et des personnes (ça intéresse qui les profs TGV ?) La sacro sainte mobilité, qui serait un gage de capacité sociale et dans le travail, est en réalité un stress de plus, de la fatigue qui émargera au final au trou de la sécu ou au "trou" tout simple (cf. la multiplication des suicides !). Il n’y a aucune gloire là dedans. Surtout qu’on nous aura bassiné, pour vendre du Microsoft, à développer du télétravail. Voilà certainement une bonne piste à explorer, mais il faudra que les patrons jouent le jeu, fassent confiance aux salariés : c’est vrai qu’à distance, il est plus difficile de les exploiter !

    Il nous faut, sur ces thèmes, ne pas avoir peur de parler de décroissance, même si certains copains peuvent en avoir peur, eux qui n’ont déjà pas grand chose. Ce grand débat doit être "notre" et l’aborder avec franchise. Peut-être, et même certainement, réinventer une sémantique plus appropriée : des biens partagés (plus que les richesses ) de l’équité et de l’éthique dans les échanges. Bien que j’apprécie le commerce équitable, il n’est pas certain qu’il soit toujours éthiquement écologique : pourquoi acheter là-bas (et le transporter) ce que nous pouvons produire chez nous ?

    Restent, bien sur, les déplacements doux, mais qui montrent que le déplacement ne peut être que limité dans l’espace. Pour les grandes distances, le rail public est la seule et grande bonne solution, sous réserve que l’on ne nous propose pas une autre déviance du "tout rail" qui ne ferait qu’asservir autrement la mobilité : cf. les copains des pendulaires parisiens ou, encore une fois, les prof TGV.

     
    Publié le jeudi 12 avril 2007
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