Déclaration de José Bové au soir du 22 avril 2007

Depuis, ce tract a été imprimé (ci-dessous au format pdf) :

Sarkozy est dangereux, arrêtons-le !

Déclaration de José Bové et des comités Bové au soir du premier tour.

À l’heure où nous connaissons les qualifié-e-s pour le second tour de l’élection présidentielle, nous, citoyen-ne-s et militant-e-s qui défendons un autre projet de société et une autre vision du monde alternatifs au néo-libéralisme, avons plus que jamais besoin d’unité ! Unité des forces anti-libérales, unité des quartiers populaires et du monde rural, unité entre l’urgence écologique et l’urgence sociale, entre les solidarités locales et mondiales, entre les générations.

En quelques semaines, par le biais de ma candidature collective, nous avons mené une campagne faisant entendre les voix de ceux et celles qui combattent le pouvoir des puissances financières et des multinationales. Une campagne exprimant la révolte pour la dignité et contre les injustices. Une campagne de propositions pour changer les choses tout de suite.Cette candidature n’était qu’une étape, nous continuerons à creuser ce sillon. Avec le premier tour, nous mesurons aussi le formidable gâchis qu’a constitué la division de la gauche anti-libérale. L’unité nous aurait porté sans nul doute beaucoup plus haut que la simple addition des résultats de ses différents candidat-e-s. Nous ne nous résignons pas à cette division. Pour les élections législatives et municipales, nous avons besoin de candidatures unitaires. Nous avons besoin de rassembler les citoyen-ne-s, membres d’un parti ou non, qui se réclament de l’altermondialisme, de l’écologie, du communisme, du féminisme, de l’antiracisme, des exigences des quartiers populaires, de la justice, de l’égalité et de la liberté.
Nous avons besoin d’une gauche de transformation sociale qui résiste et propose, qui rompe avec le libéralisme, qui refuse de donner un chèque en blanc à qui que ce soit.

Quelle que soit l’issue du second tour, il est urgent de construire un front de résistance et de solidarité contre le chômage, la dureté de la vie, les discriminations, les inégalités, le racisme.
D’ici au second tour, j’appelle à battre Nicolas Sarkozy. Je ne suis pas propriétaire de mes voix. Mais je dis à ceux et elles qui seraient tentés de voter pour lui qu’il aggravera les attaques contre le code du travail, la protection sociale, l’environnement. Il alignera notre pays sur la politique guerrière de Bush. J’appelle à se mobiliser et à voter pour battre Nicolas Sarkozy, qui rassemble la droite et l’extrême droite. Cet homme est dangereux : il continuera la guerre contre les salarié-e-s, la jeunesse, les pauvres, les immigré-e-s, il continuera à semer la haine dans les quartiers populaires. Nous ne devons pas l’accepter.

J’appelle solennellement les candidats à l’élection présidentielle, les forces qui ont combattu côte à côte en 2005 contre la Constitution Européenne et en 2006 contre le CPE à se rencontrer rapidement. Organisons partout des rassemblements et des meetings communs entre les deux tours et à l’occasion du Premier Mai.

Sarkozy ne passera pas.

Continuons de nous battre.

Vous avez vraiment envie de voter

pour Nicolas Sarkozy ?

• Vous avez vraiment envie que les pauvres deviennent toujours plus pauvres et que les riches deviennent toujours plus riches ?
• Vous avez vraiment envie de travailler plus pour travailler plus ?
• Vous avez vraiment envie que les patrons continuent à empocher des millions d’euros d’indemnités de départ alors que leur incompétence a mis des milliers de personnes au chômage ?
• Vous avez vraiment envie de voir les services publics réduits à la police, la justice et l’armée ?
• Vous avez vraiment envie que disparaisse l’état social ?
• Vous avez vraiment envie d’un état policier et carcéral ?
• Vous avez vraiment envie que les contrôles au faciès, les rafles et les charters se multiplient ?
• Vous avez vraiment envie que les quartiers populaires soient mis à feu et à sang par les provocations policières ?
• Vous avez vraiment envie que notre pays s’engage dans la même logique guerrière que l’Italie avec Berlusconi et les États-unis avec Bush ?
• Vous avez vraiment envie que la planète soit pillée et que la malbouffe soit notre pain quotidien ?
• Vous avez vraiment envie que les médias soient à la botte du pouvoir ?
• Vous avez vraiment envie que Johnny Hallyday devienne ministre de la culture ?

  Alors le 6 mai, votez,

  votons NON à Nicolas Sarkozy !!!